Texte :
La Boite
à merveilles, Ahmed Sefrioui
Ma mère et son amie
se remirent à parler de Rahma, la femme du fabricant de charrues, de fatma
Bziouya et de tant Kanza la voyante.
Ma mère racontait
sa réconciliation avec sa voisine du premier étage, l’escapade de Zineb, le
repas
offert aux pauvres. Elle faisait
l’éloge de Rahma. Elle regrettait son moment de mauvaise humeur qui avait provoqué la dispute. Rahma devenait une
charmante jeune femme, serviable !
Si honnête ! ….
Et puis ma mère,
elle est si jolie ! Toujours souriante, toujours vive. Son mari peut
remercier Dieu de lui avoir fait présent
d’une brune si délicieuse. N’aimes-tu pas cette peau halée au grain si fin, ces grands yeux qui
rient ? N’est-ce pas qu’elle possède une jolie bouche aux lèvres fermes,
un peu boudeuses ?
Lalla Aicha
approuvait, opinait du chef, soupirait de contentement.
Mais ma mère
enchaînait Déjà :
- Fatima, ma voisine d’en face, n’a pas été non plus oubliée
par le Créateur. De jolis yeux noyés de douceur ! Des
sourcils d’une courbe parfaite ! Un teint ambré ! Mais je n’aime pas
le tatouage de son menton.
- Elle a, en outre, l’agrément de sa jeunesse, ajouta
l’amie.
Immobile dans mon
coin, J’écoutais. Je m’étonnais d’entendre ma mère rendre justice à la beauté de nos deux voisines.
Cette beauté je la sentais, mais je ne pouvais la traduire par des formules
concrètes.
J’étais
reconnaissant à ma mère d’exprimer, avec des termes précis, ce qui flottait
dans mon imagination sous forme d’images vagues, confuses, inachevées.
Pour Tant Kanza, les deux femmes se contentèrent de hocher
la tête d’un air entendu. Tante kanza, la chouafa appartenait pour moi à une autre race. Elle était royale. Les chacals se
sentaient chacals auprès de cette lionne.
Etrange est la beauté des reines !
Non pas des reines d’un royaume éphémère que divisent la faim, la concupiscence
et l’avidité, mais des reines vierges qui portent dans leurs flancs un dieu
d’équité.
Ses grands yeux,
dans sa face de parchemin délicat, fascinaient ses clientes et imposaient le
respect à celles qui ne l’aimaient pas.
A vrai dire j’en avais vaguement peur.
Je l’associais dans mes rêves aux
puissances obscures, aux maîtres de l’invisible
avec lesquels elle entretenait un commerce familier. Je croyais qu’elle
disposait de pouvoirs illimités et je
considérais comme un privilège d’habiter
sous le même toit qu’une personne aussi
considérable.
Questions de compréhension :
1) Relevez du texte les indices qui montrent qu’il est extrait d’un
roman autobiographique.
2) Situez le passage dans l’œuvre.
3) « Ma mère racontait se réconciliation avec sa voisine du premier
étage, l’escapade de Zineb, le repas offert aux pauvres ».
a- de quelle réconciliation s’agit-il ?
b- à quelle escapade fait-il allusion ?
c- en quelle occasion le repas est-il donné aux pauvres ?
4) La mère du narrateur porte un jugement favorable à l’égard de ses
voisines.
5) Il semble que le narrateur s’étonne de changement d’attitude de sa mère
vis-à-vis de ses voisines :
a- Relevez du texte les expressions qui le montrent.
b- Le narrateur est-il satisfait de ce changement d’attitude ? justifiez
votre repense par une phrases du texte.
6) Relevez du deuxième paragraphe
le discours indirect libre.
7) Identifiez la figures de style
dans la phrase suivante : « J’était reconnaissant à ma mère d’exprimer
avec des termes précis, ce qui flottait dans mon imagination sous forme d’images
vagues, confuses, inachevées ».
Production écrite :
Sujet : Nombreux sont les gens qui pensent que la
médecine traditionnelle est plus efficace que la médecine moderne. Partagez
vous cette idée ? Argumentez en vous basant sur vos connaissances et sur
votre expérience personnelle.
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Réponses -------------------------------
1) Les indices qui montrent que
ce passage est extrait d’un roman autobiographique sont :
a- L’emploi du pronom personnelle « je »
b- L’intervention du narrateur sous forme de commentaire ou de réflexion «
je m’étonnais d’entendre ma mère … dans mon imagination ».
c- L’emploi des temps au passé.
2) Ce passage
situé juste après la visite du narrateur et de sa mère chez Lalla Aicha
3) a- La réconciliation de Rahma avec
Lalla Zoubida, la mère du narrateur
après une grande querelle.
b- on fait allusion à la parte de
Zineb, la fille de Rahma, au milieu du souk
c- Le repas est offert par Rahma
au profit des pauvres à l’occasion du retour de Zineb à la maison saine et
sauve.
4)
5) a- La phrase qui montre que le narrateur s’étonne du changement d’attitude
de sa mère à l’égard de ses voisines : « je m’étonnais d’entendre ma
mère rendre justice à la beauté de nos deux voisines ».
b- Il est bien
satisfait de cette constatation. La phrase qui le montre : « j’étais
reconnaissant à ma mère d’exprimer, avec des termes précis, ce qui flottait
dans mon imagination ».
6) La phrase du discours indirect libre : « Rahma
devenait une charmante jeune femme si serviable ! Si honnête ! »
7) La figure de style dans cette phrase est la métaphore ou
gradation.
II- Production écrite
II- Production écrite
Personne ne peut
nier que le progrès scientifique et surtout médical a fait des pas géants.
On assiste, presque chaque jour, à des
découvertes, à des exploits de taille dans le domaine médical, qui ont
largement contribué à améliorer les conditions de vie de l’homme en général.
Pourtant, nombreux
sont les gens, notamment dans notre société, qui recourent à la médecine
traditionnelle, seule, selon eux capable de soulager leurs maux.
Ce choix est
justifié, d’abord, par le manque de moyens, car à cause de la pauvreté, ces
personnes sont persuadées que la médecine moderne exige des dépenses colossales, qui vont au-delà de leurs possibilités. Recourir à la
médecine traditionnelle est à la portée de tout le monde. Puis, l’ignorance de
ces gens peut être considérée comme le facteur principal qui les pousse à
solliciter les services du guérisseur. Sans pour autant perdre de vue la
quasi-totalité de ces personnes ne bénéficie pas d’une couverture sociale
susceptible de les mettre à l’abri des difficultés relatives au problème de
santé.
Aujourd’hui à ce la, une autre catégorie, n’a pas confiance
à l’efficacité curative du médecin, d’autant plus que cette catégorie de gens accepte les services du
guérisseur, a qui, depuis des génération, elle attribue des pouvoirs
surnaturels. Ce qui a ébranlé cette confiance, c’est qu’à travers les médias on parle d’erreurs médicales
fatales qui ne peuvent que compromettre la crédibilité et la compétence des
médecins aux yeux de ces gens.
Les partisans de la médecine traditionnelle
ignorent énormément de choses, comme par exemple l’utilisation abusive de
certaines plantes ou substances peut
causer des problèmes de santé. Le guérisseur lui-même ne
mesure pas la gravité de son acte en prescrivant un traitement sans prendre en considération
le dosage, la fréquence et même l’age du patient etc. Il ignore ses
antécédents, ou s’il souffre d’une quelconque
allergie ou bien d’une maladie chronique. Tout cela pourrait, sans doute,
engendrer d’autres complications, et parfois même l’aggravation de son cas, sans pour autant négliger le fait que certaines plantes
ou substances peuvent être
toxique. En outre, le guérisseur ne prend pas des mesures hygiéniques comme
la propreté de certains instruments qui
ne sont pas stérilisés.
Cependant, il y a des médecins qui
ont acquis une célébrité, allant au-delà des frontières.
La médecine traditionnelle se
trouve, tout à fait impuissante vis-à-vis de certains cas qui exigent des mesures
intervention chirurgicales urgentes, faute desquelles le patient pourrait mourir.
Pour mettre fin à ces pratiques qui
pourraient compromettre la vie des milliers de gens, il faudrait organiser une
campagne de sensibilisation auprès des gens surtout dans les milieux
défavoriser, pour les mettre en garde contre les dangers qu’ils courent en
acceptant de se faire soigner par des guérisseurs.