LA BOITE A MERVEILLES (Epreuve N° 5)

Texte :
  Ma mère et son amie se remirent à parler de Rahma, la femme du fabricant de charrues, de fatma Bziouya et de tant Kanza  la voyante.
   Ma mère racontait sa réconciliation avec sa voisine du premier étage, l’escapade de Zineb, le repas
offert aux pauvres.  Elle faisait l’éloge de Rahma. Elle regrettait son moment de mauvaise humeur qui  avait provoqué la dispute. Rahma devenait une charmante jeune femme, serviable !  Si honnête ! ….
Et puis ma mère, elle est si jolie ! Toujours souriante, toujours vive. Son mari peut remercier  Dieu de lui avoir fait présent d’une brune si délicieuse. N’aimes-tu pas cette peau  halée au grain si fin, ces grands yeux qui rient ? N’est-ce pas qu’elle possède une jolie bouche aux lèvres fermes, un peu boudeuses ?
  Lalla Aicha approuvait, opinait du chef, soupirait de contentement.
Mais ma mère enchaînait Déjà :
- Fatima, ma voisine d’en face, n’a pas été non plus oubliée par le Créateur.         De  jolis  yeux  noyés  de  douceur   !     Des sourcils d’une courbe parfaite ! Un teint ambré ! Mais je n’aime pas le tatouage de son menton.
- Elle a, en outre, l’agrément de sa jeunesse, ajouta l’amie.
Immobile dans mon coin, J’écoutais. Je m’étonnais d’entendre ma mère rendre  justice à la beauté de nos deux voisines. Cette beauté je la sentais, mais je ne pouvais la traduire par des formules concrètes.
   J’étais reconnaissant à ma mère d’exprimer, avec des termes précis, ce qui flottait dans mon imagination sous forme d’images vagues, confuses, inachevées.
Pour Tant Kanza, les deux femmes se contentèrent de hocher la tête d’un air entendu. Tante kanza, la chouafa appartenait  pour moi à une autre  race. Elle était royale. Les chacals se sentaient chacals auprès de cette lionne.  Etrange est la beauté des  reines ! Non pas des reines d’un royaume éphémère que divisent la faim, la concupiscence et l’avidité, mais des reines vierges qui portent dans leurs flancs un dieu d’équité.
   Ses grands yeux, dans sa face de parchemin délicat, fascinaient ses clientes et imposaient le respect à celles qui ne l’aimaient  pas. A vrai dire j’en avais vaguement  peur. Je l’associais dans mes  rêves aux puissances obscures, aux maîtres de l’invisible  avec lesquels elle entretenait un commerce familier. Je croyais qu’elle disposait de  pouvoirs illimités et je considérais comme un privilège  d’habiter sous le même toit  qu’une personne aussi considérable.
                                                                                        La Boite à merveilles, Ahmed Sefrioui


Questions de compréhension :

1)      Relevez du texte les indices qui montrent qu’il est extrait d’un roman  autobiographique.  

2)      Situez le passage dans l’œuvre.

3)      « Ma mère racontait se réconciliation avec sa voisine du premier étage,  l’escapade de  Zineb, le repas offert aux pauvres ».

a-      de quelle réconciliation s’agit-il ?

b-     à quelle escapade fait-il allusion ?
c-      en quelle occasion le repas est-il donné aux pauvres ?

4)      La mère du narrateur porte un jugement favorable à l’égard de ses voisines.
Complétez le tableau suivant à partir du texte :



5)      Il semble que le narrateur s’étonne de changement d’attitude de sa mère vis-à-vis de ses voisines :
a-      Relevez du texte les expressions qui le montrent.
b-     Le narrateur est-il satisfait de ce changement d’attitude ? justifiez  votre repense  par une phrases du texte.

6)      Relevez du deuxième paragraphe  le discours indirect libre.
7)      Identifiez la figures  de style dans la phrase suivante : « J’était reconnaissant à ma mère d’exprimer avec des termes précis, ce qui flottait dans mon imagination sous forme d’images vagues, confuses, inachevées ». 

Production écrite :
Sujet : Nombreux sont les gens qui pensent que la médecine traditionnelle est plus efficace que la médecine moderne. Partagez vous cette idée ? Argumentez en vous basant sur vos connaissances et sur votre expérience personnelle. 


-------------------------------- Réponses  -------------------------------



1) Les indices qui montrent que ce passage est extrait d’un roman autobiographique sont :

a-      L’emploi du pronom personnelle « je »

b-     L’intervention du narrateur sous forme de commentaire ou de réflexion « je m’étonnais d’entendre ma mère … dans mon imagination ».

c-      L’emploi des temps au passé.


      2) Ce passage situé juste après la visite du narrateur et de sa mère chez Lalla Aicha
3) a- La réconciliation de Rahma avec Lalla  Zoubida, la mère du narrateur après une grande querelle.
b- on fait allusion à la parte de Zineb, la fille de Rahma, au milieu du souk
c- Le repas est offert par Rahma au profit des pauvres à l’occasion du retour de Zineb à la maison saine et sauve.
4)
5) a- La phrase qui montre que le  narrateur s’étonne du changement d’attitude de sa mère à l’égard de ses voisines : «  je m’étonnais d’entendre ma mère rendre justice à la beauté de nos deux voisines ».
     b- Il est bien satisfait de cette constatation. La phrase qui le montre :  « j’étais reconnaissant à ma mère d’exprimer, avec des termes précis, ce qui flottait dans mon imagination ».
6) La phrase du discours indirect libre : « Rahma devenait une charmante jeune femme si serviable ! Si honnête ! »
7) La figure de style dans cette phrase est la métaphore ou gradation.

 II- Production écrite


   Personne ne peut nier que le progrès scientifique et surtout médical a fait des pas géants. On  assiste, presque chaque jour, à des découvertes, à des exploits de taille dans le domaine médical, qui ont largement contribué à améliorer les conditions de vie de l’homme en général.
   Pourtant, nombreux sont les gens, notamment dans notre société, qui recourent à la médecine traditionnelle, seule, selon eux capable de soulager leurs maux.
   Ce choix est justifié, d’abord, par le manque de moyens, car à cause de la pauvreté, ces personnes sont persuadées que la médecine moderne exige des dépenses  colossales, qui vont  au-delà de leurs possibilités. Recourir à la médecine traditionnelle est à la portée de tout le monde. Puis, l’ignorance de ces gens peut être considérée comme le facteur principal qui les pousse à solliciter les services du guérisseur. Sans pour autant perdre de vue la quasi-totalité de ces personnes ne bénéficie pas d’une couverture sociale susceptible de les mettre à l’abri des difficultés relatives au problème de santé.
Aujourd’hui à ce la, une autre catégorie, n’a pas confiance à l’efficacité curative du médecin, d’autant plus que cette  catégorie de gens accepte les services du guérisseur, a qui, depuis des génération, elle attribue des pouvoirs surnaturels. Ce qui a ébranlé cette confiance, c’est qu’à travers  les médias on parle d’erreurs médicales fatales qui ne peuvent que compromettre la crédibilité et la compétence des médecins aux yeux  de ces gens.
Les  partisans de la médecine traditionnelle ignorent énormément de choses, comme par exemple l’utilisation abusive de certaines plantes ou substances peut  causer  des    problèmes de santé. Le guérisseur lui-même ne mesure pas la gravité de son acte en prescrivant un traitement sans prendre en considération le dosage, la fréquence et même l’age du patient etc. Il ignore ses antécédents, ou s’il souffre d’une quelconque  allergie ou bien d’une maladie chronique. Tout cela pourrait, sans doute, engendrer d’autres complications, et parfois même l’aggravation  de son cas, sans pour  autant négliger le fait que certaines  plantes  ou substances peuvent  être toxique. En outre, le guérisseur ne prend pas des mesures hygiéniques comme la  propreté de certains instruments qui ne sont pas stérilisés.
Cependant, il y a des médecins qui ont acquis une célébrité, allant au-delà des frontières.
La médecine traditionnelle se trouve, tout à fait impuissante vis-à-vis de certains cas qui exigent des mesures intervention chirurgicales urgentes, faute desquelles le patient pourrait   mourir.
Pour mettre fin à ces pratiques qui pourraient compromettre la vie des milliers de gens, il faudrait organiser une campagne de sensibilisation auprès des gens surtout dans les milieux défavoriser, pour les mettre en garde contre les dangers qu’ils courent en acceptant de se faire soigner par des guérisseurs.