LA BOITE A MERVEILLES (ÉPREUVE N° 3)

Texte :
    Ma mère se leva pour se préparer. Elle changea de chemise et de mansouria chercha au fond du coffre une vieille ceinture brodée d’un vert passé, trouva un morceau de cotonnade blanche qui lui servait de voile, se drapa dignement dans son haïk  fraîchement lavé.
     C’était, en vérité, un grand jour. J’eus droit à ma djellaba blanche et je dus quitter celle de touts les jours, une djellaba grise, d’un gris indéfinissable, constellée de taches d’encre et de ronds de graisse.
    Lalla Aicha éprouva toutes sortes de difficulté à s’arracher du matelas où  elle gisait.
    J’ai gardé un vif souvenir de cette femme, plus large que haute, avec une tête qui reposait directement sur le tronc, des bras courtes qui s’agitaient constamment. Son visage lisse et rond m’inspirait un certain dégoût. Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât. Quand elle venait chez nous, ma mère m’obligeait à lui baiser la main parce qu’elle  était chérifa, fille du prophète, parce qu’elle avait connu la fortune et qu’elle était restée digne malgré les revers du sort. Une relation comme Lalla  Aicha flattait l’orgueil de ma mère.
Enfin, tout le monde s’engagea dans l’escalier. Nous nous trouvâmes bientôt dans la rue.
   Les deux femmes marchaient à tout petits pas, se penchant parfois l’une sur l’autre pour se communiquer leurs impressions dans un chuchotement. A la maison, elles faisaient trembler les murs en racontant les moindres futilités, tellement leurs cordes vocales étaient à tout épreuve, elles devenaient, dans la rie, aphones et gentiment minaudières.
    Parfois je les devançais, mais elles me rattrapaient tous les trois pas pour  me prodiguer des conseils de prudence et des recommandations. Je ne devais pas me frotter aux murs , les étaient si sales et j’avais ma superbe djellaba blanche, je devais me moucher souvent avec le beau mouchoir brodé pendu à mon cou, je devais de même m’écarter des ânes,  ne jamais étre derrière eux car ils pouvaient ruer et jamais devant car ils prenaient un malin plaisir à mordre les petits enfants.
-         Donne-moi la main, me disait ma mère.
Et cinq pas après :
-         Va devant, tu as la main toute moite.

Je reprenais ma liberté mais pour un temps très court. LAlla Aicha se proposait de me guider dans la cohue. Elle marchait lentement et tenait beaucoup de volume. Un embouteillage ne tardait pas à se former. Les passants nous lançaient touts sortes de remarques déplaisantes mais finissaient passer par-dessus les têtes et je me trouvais finalement dans un deux haïks Immaculés. La scène se renouvela plusieurs fois durant ce voyage, Nous traversâmes des rues sans nom ni visage particuliers. J’étais attentif aux conseils de mes deux guides, je m’appliquais à me garer des ânes, butais inévitablement dans les genoux des passants. Chaque fois que j’évitais un obstacle, il s’en présentait un autre. Nous arrivâmes  enfin au cimetière qui s’étend aux abords de Sidi Ali boughaleb. J’esquissai un timide pas d’allégresse.

I-                   Question de Compréhension



1)      Présentez brièvement l’auteur et son roman.

2)      Situez le passage dans l’œuvre.

3)      « C’était, en vérité un grand jour »  pourquoi le narrateur parle-t-il d’un grand jour ?

4)      Le narrateur et sa mère éprouvent-ils le même sentiment à  l’égard de Lalla  Aicha ? Justifiez votre réponse par des expressions tirées du texte.

5)       La mère du narrateur et son amie Lalla Aicha ne se parlent pas de la même façon à l’intérieur de la maison et dans la rue. Illustrez mieux  cette constatation en complétant le tableau suivant :


6)      La description de Lalla Aicha faite par le narrateur est-elle valorisante ou dévalorisante ? justifiez votre repense par des expressions tirées du texte.

7)      Pourquoi certains termes sont-ils écrits en gras ?

8)      Identifiez la figure de style dans la phrase suivante : « J’attendais un bon moment avant de voir surgir de la foule les deux haïks immaculés ».

9)       Relevez les termes relatifs au champ lexical de la foule.



II-                Production écrite :

Sujet :
Il y a sûrement une personne qui a produit sur vous un effet. Faites d’elle une description physique et morale 



------------------------------------------ Réponses --------------------------------------


I-                   Compréhension



1)      C’est Ahmed sefrioui, un écrivain marocain d’expression français. Il est  né à fès en 1915 de parents berbères. Il est séduit depuis son enfance par l’école française qui l’a beaucoup marqué. Il a occupé plusieurs fonctions dans l’administration publique. Son premier roman fut «  Le chapelet d’ambre ». il est mort en 1004. « La boite à merveilles » est son roman autobiographique dans lequel il retrace le parcours d’une vie simple d’un enfant né dans la médina de fès.

2)      Ce passage est situé juste après le retour su petit enfant « Sidi Mohammed » du Msid. C’&tait un mardi. A la maison, Il a trouvé sa maman malade, elle soufrait d’une  migraine. Son amie Lalla Aicha est venue lui rendre visite.

3)      Le narrateur parle d’un « grand jour »,  car, d’abord il n’irait pas à l’école coranique où il devait réciter quelques versets de cora, el ensuite, il devait mettre sa djellaba blanche et partir visiter le sanctuaire de Sidi Ali Boughaleb.

4)      Le narrateur et sa mère ne m’éprouvent pas le même sentiment à l’égard de Lalla Aicha. Elle  inspire au narrateur un certain dégoût. Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât ».

Quand à sa mère, elle aime bien Lalla Aicha : « une relation comme Lalla Aicha flattait l’orgueil de ma mère ».

5)   


    
6)      La  description de Lalla Aicha faite par le narrateur est dévalorisante : « cette femme plus large que haute, avec une tête reposait directement sur le tronc, des bras courts qui s’agitaient constamment. Son visage m’inspirait un certain dégoût ».
7)      Certains termes sont écrits en italique comme djellaba, haïk, mansouria, car ils sont d’origine arabe.
8)      «  j’attendais un bon moment avant de voir surgir de la foule les deux haïks immaculés ».  il s’agit d’une synecdoque
9)      Le champs lexical de la foule : la cohue, un embouteillement, les passants, la foule.




II- Production écrite  


Il arrive souvent à l’homme d’être impressionné par une personne qu’il a côtoyée a un moment de sa vie. Cette impression peut être produite soit par son physique ou par sa personnalité.
C’est justement ce qui m’est arrivé lorsque j’étais  au lycée avec une de mes camardes de classe. Elle s’appelait Samira.
Personne ne pouvait nier sa beauté angélique. Elle n’avait rien à envier aux reins de la beauté. Elle était d’une taille moyenne, ses cheveux dorés encadraient son petit visage rond. Son minuscule front, à peine visible, était recouvert d’une frange tombant sur des sourcils relativement épais, et d’une courbe presque parfaite.
Des yeux noisettes, dont le regard perçant, exprime une intelligence rare. Ce qui lui donnait beaucoup d’attrait c’était son élégance. Elle avait un goût raffiné dans le choix des événements qui lui allaient à merveille. Elle avait un choix soigné dans mariage des couleurs. On dirait une  princesse.
Tous les élevés sans exception, cherchaient son amitié. Personnellement, ce qui m’attachait à elle, ce n’était pas seulement son physique qui pouvait inspirer les artistes, mais aussi son moral. Cependant, je n’ai jamais osé lui dévoiler mes véritables sentiment envers elle, car personne ne pouvait se permette de l’aborder sur cette question. Alors, je me contentais de l’admirer en silence. Elle était d’une gentillesse inouïe. Par son comportement, elle exigeait le respect de tout le monde, aussi bien les élèves que les professeurs.
Son altruisme était remarquable puisqu’elle  était toujours prête à rendre service perceptible, déridait et réjouissait les plus taciturnes.
Lorsqu’on dirait par mégarde, des choses qui pourraient porter atteinte à la pudeur, elle rougissait. Elle avait des sentiments nobles et fragiles. C’était un ange ayant une forme humaine.
A  force de m’approcher d’elle, elle avait réussi à exercer sur moi un effet plus indulgent, plus courtois. J’avais  acquis des qualités inconnues de moi, et en même  temps, j’ai abandonné mon affreux égoïsme et mon audace excessive. D’ailleurs, mes parents l’avaient bien remarqué.
En quittent le lycée, je l’ai abandonnée à jamais. Malgré cela, je garde de cette personne des souvenirs inoubliables. Je  suis, actuellement, dans l’incapacité d’oublier son image qui ne quitte jamais mon esprit. Je ne garde d’elle que la nostalgie du bon vieux temps.

  


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